La montée des marches sans tapis rouge avec François Gabriel, roi des photographes de Montmartre

Un studio en plein air

Pittoresques  à souhait, les escaliers de Montmartre font partie des incontournables qu’on ne présente plus. À la fois bourreaux des mollets pour les promeneurs les plus éprouvés et alliés de ceux venus s’y frotter en bons sportifs, ils sont indissociables du paysage de la Butte. Et si on abandonnera assez rapidement l’idée de compter les marches qui les composent, on résistera moins à celle de capturer une série d’entre elles en photo.

Séance collective aux pieds de l’Escalier Muller, vers 1920

Cette pratique irrésistible, le photographe François Gabriel en a fait sa spécialité : il a actionné sans relâche, et des années durant, son boîtier aux pieds de l’Escalier Muller. Gabriel tenant très exactement une boutique collée au bas de l’escalier, ces marches se sont imposées comme son décor de prédilection entre les années 10 et les années 50. Saisissant la dimension esthétique de l’escalier, et profitant du côté pratique d’un endroit remplaçant à merveille bancs de studio et autres estrades, il y a multiplié les portraits de groupes.

Gabriel, roi des photographes de la Butte Sacrée

Pour ces familles empruntant l’escalier en clôture d’office ou de baptême, pour les innombrables promeneurs passant par là, et bien évidemment pour le photographe lui même, l’exercice est alors une véritable aubaine. Photographiés par Gabriel à une époque où peu d’entre eux pouvaient s’enorgueillir de posséder leur propre matériel photo, les sujets quittaient la courte séance avec une précieuse référence. Ce sésame leur laissait ensuite tout le loisir de revenir à la boutique pour y acheter un tirage souvenir.

La montée des marches sans tapis rouge en somme. Ou des marches qui même en descente menaient au trône : “Gabriel, roi des photographes de la Butte Sacrée” pouvait-on lire sur les supports publicitaires de François Gabriel.

« Que celui ou celle qui n’a pas de couvre-chef reste hors-champ, merci »